L’Angola a supprimé de son code pénal un article visant à condamner les « vices contre-nature », interprété comme une interdiction des relations sexuelles entre personnes de même sexe. Une avancée vers « l’égalité », selon Human Rights Watch.
C’est le premier pays à dépénaliser l’homosexualité en 2019. Le 23 janvier dernier, l’Angola a supprimé de son code pénal un article condamnant les « vices contre-nature », largement interprété comme une interdiction des relations sexuelles entre personnes de même sexe. Elle avait été instaurée par les Portugais lors de l’ère coloniale.
« En écartant cette relique archaïque et insidieuse de son passé colonial, l’Angola évite la discrimination et adopte l’égalité », a réagi dans un communiqué de presse le directeur du programme LGBT à Human Rights Watch, Graeme Reid. Et d’ajouter :
« Les 69 autres pays du monde qui criminalisent toujours les comportements ‘consensuels’ entre personnes du même sexe devraient suivre son exemple. »
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Le gouvernement angolais a également inscrit dans la loi l’interdiction des discriminations à l’égard des personnes LGBT+. Et ça n’est pas la seule avancée. Selon Humans Rights Watch, toute personne refusant d’employer ou de fournir des services à une personne en fonction de son orientation sexuelle s’exposera à une peine maximale de deux ans de prison.
« Un moment historique »
En juin dernier, le ministère angolais de la Justice avait légalisé pour la première fois dans le pays une association défendant les droits des personnes LGBT+.
« C’est un moment historique » après cinq années d’existence, s’était à l’époque réjouit Carlos Fernandes de l’association Iris Angola, qui a obtenu l’agrément des autorités. « On tourne une page pour tous les citoyens homosexuels qui sont désormais une entité reconnue par l’Etat, ce qui donne encore plus de légitimité aux interventions de notre organisation », avait-t-il ajouté à l’AFP.
Dans ce pays d’Afrique australe, la loi ne dit rien sur les homosexuels mais la communauté LGBT fait régulièrement état de discriminations pour accéder à la santé et l’éducation.
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