Ibrahim, condamné au Nord-Cameroun: ‘presqu’esclave’

Envoyé par Comité de solidarité internationale (ALGI) en date du 04 décembre 2018 à 10h55

Source : 76crimesfr publié le 29 novembre 2018 par

Arrêté par la police en 2015 lors d’un rendez-vous dans un hôtel, Ibrahim était condamné à prison pour l’homosexualité.

 


Cliquez sur l’image pour contribuer à aider les prisonniers gays au Cameroun à travers le programme de nutrition Pas Seul / Not Alone. (Sur la page Facebook de la Fondation, cliquez le bouton « Donate. »)

Par Steeves Winner

D’un air absent et un regard timide, Ibrahim affirme qu’il est devenu l’ombre de ce qu’il était par le passé avant son emprisonnement il y’a de cela trois ans déjà. Tout maigre avec une peau embellie de gale et dartre, il a des cheveux crépus et des yeux couleurs rouges.

Ibrahim a 25 ans révolus. Depuis 2015, il purge sa peine pour l’homosexualité à la prison de Guider dans le Nord-Cameroun.

Autrefois, il vivait en famille et menait des petites activités commerciales notamment la vente des arachides dans la ville pour s’en sortir. Son orientation sexuelle, bien qu’affirmée, il n’osait vraiment exprimer à cause de sa religion musulmane.

Il déclare :

« J’ai toujours été attiré par les personnes de même sexe que moi. Je sais que ma religion me condamne mais c’est plus fort que moi. J’en suis presqu’esclave. »

S’étant tissé d’amitié avec Abdelaziz, 28 ans, également commerçant et vivant dans la même ville, les deux amoureux se rencontraient très régulièrement dans un hôtel. Ils passaient du bon temps là, loin des regards de la population.

De manière régulière, le réceptionniste avait déjà commencé à s’interroger sur ces deux hommes qui prenaient régulièrement une chambre ensemble et la libéraient au bout de deux à trois heures de temps.

Ibrahim continue l’histoire ci-dessous:

Je ne sais pas comment ils ont fait pour savoir que nous étions des homosexuels car on ne venait jamais ensemble. L’un avançait réserver la chambre et l’autre le retrouvait discrètement.

Ce jour c’était la huitième fois que nous y allions.

Ce 24 juin 2015 dans l’après-midi, alors que nous étions déjà à l’intérieur et prêts à passer à l’acte, nous avons entendu des policiers cogner sur la porte de notre chambre d’hôtel. Pris de panique, nous avons refusé d’ouvrir la porte.

Très vite, ils ont forcé ladite porte et nous ont retrouvés dans la chambre.

Alors nous avons compris que le réceptionniste qui s’interrogeait déjà sur notre présence régulière à cet hôtel avait alerté la police.

Pendant quatre jours en cellule, aucune personne de nos familles respectives n’est venue malgré les appels téléphoniques et les courriers.

Une fois monté au parquet, nous avons été condamnés à six ans de prison et déférés à la prison de Guider.

Aucune issue n’a été trouvée pour notre libération à cause de l’absence de moyens financiers, malgré l’assistance pro bono de Maître Tchoua Nana Viviane et de l’association Jeunes Solidaires de Garoua [organisation identitaire travaillant avec les personnes LGBTI].

Depuis trois ans déjà, nous vivons en prison — stigmatisés, discriminés, violentés et isolés par tous les gardiens et tous les autres prisonniers.

Nous avons du mal à nous nourrir convenablement car nos familles ne nous assistent pas et préfèrent d’ailleurs nous voir morts. Pour eux, nous avons déshonoré notre religion l’Islam qui interdit ce genre de pratique.

Notons que nous pouvons passer plusieurs jours sans nous alimenter correctement car la nourriture ici est rare et de mauvaise qualité. Habituellement nous souffrons de diarrhée et autres maladies.

Si l’homosexualité était un choix, je serais hétérosexuel pour sortir de cet enfer. Mais comment faire lorsque j’ai des attirances naturelles ?

À l’aide !!!

Pour l’aider

S’il vous plaît contribuer au projet Pas Seul / Not Alone, qui fournira de la nourriture à Abdelaziz et à deux autres hommes qui sont dans les prisons du Nord-Cameroun uniquement à cause de ceux qu’ils aiment.

Pour que les prisonniers reçoivent toujours les vivres nécessaires au cours des six prochains mois, nous demandons aux donateurs de s’inscrire pour faire de petits dons mensuels — 5 euros seulement seraient utiles et 10 euros ou plus seraient meilleurs. Cela peut être arrangé facilement par DonorBox, où les donneurs gardent le contrôle. Bien sûr, nous accepterons les dons uniques (via Facebook ou PayPal) si vous préférez contribuer de cette manière.

Steeves Winner, l’auteur de cet article, est un activiste pour les droits LGBTI au Cameroun qui écrit sous un pseudonyme. Le contacter à steeves.w@yahoo.

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