After Hours Chez Madame Arthur
À une époque où les bars de femmes queer ont presque entièrement disparu, After hours Chez Madame Arthur évoque la poésie, la séduction, les politiques et la férocité des bars lesbiens de Montréal des années 1970 et 1980. La source d’inspiration du roman Les nuits de l’Underground de Marie-Claire Blais, publié en 1978, Chez Madame Arthur (1971-1975) a été la cible d’un raid policier notoire en 1974 qui a déclenché un boycottage dont on se souvient maintenant comme le premier acte d’activisme lesbien féministe au Québec. Commissariée par Jules Pidduck et la MediaQueer Database, l’exposition redonne vie à ce bar légendaire avec une installation comprenant des capsules audio de témoignages d’anciennes clientes, produites en collaboration avec MP Grenier. On y trouve également une collection de photographies inédites de la scène des bars pour femmes queer des années 1980 par la photographe montréalaise Suzanne Girard.
After hours Chez Madame Arthur réunit des recherches de Pidduck et d’autres chercheurs, dont Line Chamberland et Julie Podmore, pour souligner le 50e anniversaire de la loi fédérale Omnibus.Malgré la décriminalisation sur papier de certaines relations sexuelles homosexuelles, le fait de vivre ouvertement en tant que lesbienne est demeuré une expérience précaire pendant cette période. Les femmes homosexuelles vivaient la plupart du temps dans l’ombre et, par conséquent, peu de traces d’archives de ces bars éphémères subsistent. Comme le rappelle Chamberland, il n’y a pas de photos, seuls les policiers et leurs informateurs les ont prises à l’époque. Les photographies de Girard des années 1980 sont particulièrement importantes étant donné la rareté de documents visuels. Cette exposition est financée par le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.
Photos:Suzanne Girard